Soutenance d'Habilitation à Diriger des Recherches de Simon DUCATEZ

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Soutenance d'Habilitation à Diriger les Recherches (HDR) de Simon DUCATEZ intitulée "Origine et structure de la variation phénotypique, et conséquences pour la réponse des espèces aux changements environnementaux", jeudi 23 janvier à 10h (heure de Tahiti) à l'Auditorium du pôle Recherche (campus de l'UPF).

  • Domaine CNU : 67
  • Spécialité : Ecologie
  • Laboratoire : UMR 241 SECOPOL

 

 

Ses recherches se focalisent d’abord sur l’étude des variations phénotypiques inter- et intra-individus au sein et entre populations animales. Elles visent ensuite à mieux comprendre le rôle de cette variation dans la réponse des organismes aux changements environnementaux actuels. Il a d’une part montré l’existence d’associations entre traits (syndromes comportementaux, stratégies cognitives, stratégies d’histoire de vie), soulignant l’importance de prendre en compte la non-indépendance de ces traits pour l’étude de l’évolution de la variation phénotypique. Alors que l’influence de la plasticité phénotypique dans les processus évolutifs reste peu comprise et n’est pas intégrée dans la Synthèse Moderne de la théorie de l’évolution, il a mené une série d’études visant à mieux comprendre l’évolution de cette plasticité, les effets de la plasticité sur certains processus évolutifs, et l’importance de la plasticité phénotypique dans la réponse des espèces aux changements environnementaux.

 

Ces différentes approches lui ont permis de développer une meilleure compréhension des mécanismes responsables de l’émergence et du maintien de la variation interindividuelle, et d’étudier l’impact de cette variation sur la réponse des espèces aux changements environnementaux. Il a ainsi mis en évidence l’effet de facteurs environnementaux (urbanisation, translocations d’espèces) sur la variation de différents traits phénotypiques (comportementaux, morphologiques, physiologiques). En parallèle, il a construit une série d’analyses comparées qui lui ont permis de démontrer l’importance de la plasticité de comportement, de l’histoire de vie, de la variation intra-spécifique et du généralisme écologique dans la capacité de réponse des espèces aux changements dans leur environnement.

 

Il développe depuis 2021 un programme de recherche exploitant cette expérience acquise afin de comprendre comment cette variation phénotypique, y compris d’origine plastique, affecte la capacité de réponse des populations animales à l’introduction d’espèces exotiques envahissantes. Cette question est en effet au coeur des problématiques de conservation de la biodiversité terrestre insulaire, en particulier en Polynésie Française. Il aborde cette question en se positionnant à la fois du point de vue des espèces natives qui répondent donc à l’arrivée d’espèces perturbant les équilibres écologiques en place, et de celui des espèces introduites, qui font face à un environnement souvent très différent de leur environnement natif.

 

Ces approches visent ainsi à comprendre les mécanismes par lesquels les espèces exotiques envahissantes affectent les espèces natives, clarifiant par la même occasion les mécanismes par lesquels ces dernières affectent le fonctionnement des écosystèmes. En parallèle, il utilise les résultats de ces travaux pour mieux éclairer les décisions de gestion des espèces exotiques envahissantes, et pour participer au développement local de méthodes favorisant le succès de cette gestion.

His research focuses first on the study of inter- and intra-individual phenotypic variation within and between animal populations. It then aims at better understanding the role of this variation in the response of organisms to current environmental changes. On the one hand, he showed the existence of associations between traits (behavioral syndromes, cognitive strategies, life history strategies), emphasizing the importance of taking into account the non-independence of these traits when studying the evolution of phenotypic variation. While the influence of phenotypic plasticity in evolutionary processes remains poorly understood and is not integrated into the Modern Synthesis of the evolutionary theory, he has also conducted a series of studies aimed at better understanding the evolution of plasticity, the effects of plasticity on evolutionary processes, and the importance of phenotypic plasticity in the response of species to environmental changes.

 

These different approaches allowed him to develop a better understanding of the mechanisms responsible for the emergence and maintenance of interindividual variation, and to study the impacts of this variation on species responses to environmental changes. He highlighted the effects of environmental factors (urbanization, species translocations) on the variation of different phenotypic traits (behavioral, morphological, physiological). In parallel, he constructed a series of comparative analyses which allowed him to demonstrate the importance of behavioral plasticity, life history, intra-specific variation and ecological generalism in species capacity to respond to changes in their environment.

 

Since 2021, he has been developing a new research program exploiting this acquired experience in order to understand how phenotypic variation affects the capacity of animal populations to respond to the introduction of invasive exotic species on islands. This question is in fact at the heart of conservation issues for terrestrial island biodiversity, particularly in French Polynesia. He tackles this question by positioning himself both from the point of view of native species which therefore respond to the arrival of species disrupting the ecological balance in place, and from that of introduced species, which face an environment that is often very different from their native one.

 

These approaches thus aim at clarifying the mechanisms by which invasive exotic species affect native species, and clarifying the mechanisms by which the latter affect the functioning of ecosystems. In parallel, he uses this work to better inform management decisions, and to participate in the local development of methods of exotic invasive species management.

Composition du jury 

  • Madame Claire Doutrelant, Directrice de recherche, HDR, CNRS, UMR CEFE, Montpellier, France,

  • Monsieur Pierre-Yves Henri, Maître de conférence HDR, MNHM Paris, UMR MECADEV, Sorbonne Universités, Paris, France,

  • Madame Lin Schwarzkopf, Professeure, James Cook University, Towsville, Australia,

  • Monsieur Patrick Hart, Professeur, University of Hawaii in Hilo, Etats-Unis,

  • Madame Dominique Potvin, Maître de conférences, University of the Sunshine Coast, Moreton Bay, Australia,

  • Monsieur Jean-Claude Gaertner, Directeur de recherche, IRD, UMR-SECOPOL, Université de la Polynésie Française, Polynésie française (Garant),

  • Madame Nabila Gaertner-Mazouni, Professeure des Universités, UMR-SECOPOL, Université de la Polynésie Française, Polynésie française.