Ses recherches se focalisent d’abord sur l’étude des variations phénotypiques inter- et intra-individus au sein et entre populations animales. Elles visent ensuite à mieux comprendre le rôle de cette variation dans la réponse des organismes aux changements environnementaux actuels. Il a d’une part montré l’existence d’associations entre traits (syndromes comportementaux, stratégies cognitives, stratégies d’histoire de vie), soulignant l’importance de prendre en compte la non-indépendance de ces traits pour l’étude de l’évolution de la variation phénotypique. Alors que l’influence de la plasticité phénotypique dans les processus évolutifs reste peu comprise et n’est pas intégrée dans la Synthèse Moderne de la théorie de l’évolution, il a mené une série d’études visant à mieux comprendre l’évolution de cette plasticité, les effets de la plasticité sur certains processus évolutifs, et l’importance de la plasticité phénotypique dans la réponse des espèces aux changements environnementaux.
Ces différentes approches lui ont permis de développer une meilleure compréhension des mécanismes responsables de l’émergence et du maintien de la variation interindividuelle, et d’étudier l’impact de cette variation sur la réponse des espèces aux changements environnementaux. Il a ainsi mis en évidence l’effet de facteurs environnementaux (urbanisation, translocations d’espèces) sur la variation de différents traits phénotypiques (comportementaux, morphologiques, physiologiques). En parallèle, il a construit une série d’analyses comparées qui lui ont permis de démontrer l’importance de la plasticité de comportement, de l’histoire de vie, de la variation intra-spécifique et du généralisme écologique dans la capacité de réponse des espèces aux changements dans leur environnement.
Il développe depuis 2021 un programme de recherche exploitant cette expérience acquise afin de comprendre comment cette variation phénotypique, y compris d’origine plastique, affecte la capacité de réponse des populations animales à l’introduction d’espèces exotiques envahissantes. Cette question est en effet au coeur des problématiques de conservation de la biodiversité terrestre insulaire, en particulier en Polynésie Française. Il aborde cette question en se positionnant à la fois du point de vue des espèces natives qui répondent donc à l’arrivée d’espèces perturbant les équilibres écologiques en place, et de celui des espèces introduites, qui font face à un environnement souvent très différent de leur environnement natif.
Ces approches visent ainsi à comprendre les mécanismes par lesquels les espèces exotiques envahissantes affectent les espèces natives, clarifiant par la même occasion les mécanismes par lesquels ces dernières affectent le fonctionnement des écosystèmes. En parallèle, il utilise les résultats de ces travaux pour mieux éclairer les décisions de gestion des espèces exotiques envahissantes, et pour participer au développement local de méthodes favorisant le succès de cette gestion.